lundi 30 septembre 2013

En chemin




Laisse flotter au gré du vent
Tes espoirs et tes craintes,
Alors qu'hier était encore devant
Tu cheminais contrainte,
Mais le passé ne laisse plus d'empreintes...

 



Remonte vers la source, le sentier fut tracé par un autre,
Et ne prends dans ta course comme bagage et boussole
Que le souvenir et la promesse inscrits dès le départ de ton chemin.

 







 
Tu n'es pas seule en route,
Et l'on t'attend là-haut,
Ni la fatigue ni le doute
Ne peuvent être prétexte à repos,
Ni le vertige à l'abandon...


 











Prends la confiance pour bâton
Et marche, même à tâtons, 
N'aie pas peur de manquer de souffle,
Ta vie n'est plus au fond du gouffre,
Elle est devant,
L'après-demain devient lumière.

(2002)


lundi 16 septembre 2013

Sur la rivière

La vie vaine et vide et belle

Te conduit vers la plaine,
La plaintive rebelle
Est avide
De retrouver l’Eden
Et court comme la rivière,
Comme l'eau entre les pierres,
Elle stagne parfois...
Et voudrait revenir en arrière
Quelquefois,
Par vanité, regrets amers...



Les espoirs fous et confus
Sous le ciel flou
Comme les cailloux
Des ricochets,
Les cris, pleurs, gazouillis,
Frémissements et tourbillons
De ci de là s'éparpillent,
recrachés sur la rive;
Là-bas, plus loin?
Coulés au fond?




De la source à l'embouchure
La rêveuse s'écoule comme le sang d'une blessure,
Flotte à vau-l'eau, à l'aventure...
Et pourtant...
Quand vient le vent,
Quand vient la pluie, la neige ou le printemps,
Le Oui de Dieu l'appelle à contre-courant,
Le deuil n'est plus de mise,
Les journées grises
Prennent d'autres couleurs...

(2002)


lundi 9 septembre 2013

Ce que dit le serpent


L'écriture
Siffle et glisse
Et ment
Dans le désert
Où l'arbre craque et brûle,
La voix ondule et fouette le vent,
Et nul ne sait ce que dit le serpent.
Serpent de Freud, serpent de Dieu?
Es-tu démon, es-tu démiurge?
Ou seulement des mots
Qui hurlent et s'insurgent
Et sifflent
Et craquent 
Et brûlent.

(vers 1990)

dimanche 8 septembre 2013

La vie funambule


La piste humaine est bien étroite,
Et un faux pas c'est vite fait.
Rêveurs d'étoiles, bouilleurs de cru,
Tournez toujours sans hésiter.

Si vous sautez dans la mare à canards,
Encrier noir,
Ou l'infini d'un grand lac bleu,
Si vous montez vers le soleil,
Faites-nous de là-haut,
De là-bas,
Un signe de la main,
Un signe de bienvenue
Vers les hauteurs ou la torpeur...

Faut-il monter, faut-il descendre,
Tourner toujours sans contredit,
Faire sauter la machine ou huiler les rouages?
Je tourne la poulie de mon cerveau rouillé
Et jusqu'au dernier tour je garderai l'espoir.

(vers 1965)

mercredi 4 septembre 2013

Vers l'Absolu



Pourquoi j'aime la musique
Et entendre chanter les pianos et les voix?
Parce qu'à tout moment je recherche la joie
Et que la joie c'est quand mon âme est vide...

Quand je ne suis plus rien qu'une attente immobile
Comme un petit vieillard qui se chauffe au soleil
Ou marche à petits pas dans une rue déserte,
Sans raison et sans but, laissant la porte ouverte
Aux rêveries molles et floues d'avant le sommeil...

Dans l'oubli seul je trouverai la joie,
Oubli du monde, oubli de soi,
N'étant plus rien, que pure joie.

(vers 1965)