mardi 31 décembre 2013

A l'horizon, le berger...



Seigneur, s'il te plaît,
Garde-moi de glisser et reglisser sans cesse
Dans la gueule affamée du doute,

Garde-moi du refus-refuge,
De la dérobade infinie,
De me sentir "repue-blasée"...

Garde-moi de l'inquiétude vaine,
Du trop plein de questions,
Des retours inutiles...

Je voudrais lever les yeux vers Toi
Avec la timide espérance, toujours là quand même,
De voir ton regard qui sourit,
Ta main tendue vers nous,






Te voir et savoir là,
A l'aube du jour,
Au détour du chemin,
Au fil des heures pesantes,




J'ai besoin de rêver que là où tu es,
Ce n'est pas la ligne d'horizon toujours aussi lointaine,
Mais que l'écart se comble à chaque pas du temps, de la vie.

Il est des jours plus lourds que des mondes,
Il est aussi des heures légères comme la paix,
Merci, Seigneur.


vendredi 1 novembre 2013

Souvenirs



Si je pouvais remodeler les souvenirs,
Je pourrais leur dire,
A ceux qui ne sont plus,
Leur dire les souvenirs-refus,
Les souvenirs-espoirs,
L'envie de se cacher dans les murs...


Si je pouvais comprendre tout ce qu'ils attendaient,
Si je pouvais apprendre à les aimer...
Si je n'étais pas moi,
Si c'était eux, les vrais...







J'espère en Toi, Seigneur, tu les connais,
Tu sais leur douleur passée,
Dite et non-dite et refusée,
La vie manquée...

Sculpteur d'espoir et de vie,
Leur vie blessée, tu la recueilles,
Leur vie gâchée renaîtra dans ton cœur,
Je n'ai presque plus peur.

(2002)


jeudi 24 octobre 2013

L'instant de grâce





Le sourire se nourrit parfois de rien,
Et chasse les larmes aux profondes racines.
L'air se fait léger sur le cœur lourd,
Et tout mon être danse sans savoir pourquoi.

La feuille virevolte sur l'eau,
Chatoyant des couleurs du ciel,
L'instant qui passe est quelquefois si beau...
La vie passée redevient belle.

L'enfant terrorisée n'a plus peur de rien
L'espace de cet instant,
Et comme un funambule 
Danse sur cette passerelle
Qui va de la naissance à la mort.




L'instant de grâce donné par Dieu,
- Par qui d'autre le serait-il?
L'instant de grâce - éternité,

L'instant - merci, l'instant - cadeau
Où l'espoir se fait joie,
Timide et balbutiante,
L'instant de grâce je le reçois
De Toi, Seigneur.

(2002)


dimanche 20 octobre 2013

Dans la faiblesse

Si je ne savais, un tout petit peu,
Que quelqu'un est là,
Si je ne t'espérais,
Seigneur mon Dieu,
Si j'écoutais les sirènes noires du passé...


Si je n'avais que moi
Et que la peur au ventre,
Si je n'avais plus d'espérance
En qui que ce soit,
Je crierais encore à Toi,
Te dire le vide et l'absence,
Te murmurer la lassitude...

Je n'en ai pas encore bien l'habitude,
Mais je le sais bien que j'ai besoin de Toi
A tout instant de peine ou de joie,
Et rien ne peut te bannir de ma vie,
Je l'espère et je t'en prie.


Je ne sais pas te prier pour de vrai,
Comme il semble que ce soit vrai,
Je te crie ton absence,
Je fais le vœu de la foi,
 
Seigneur,
Te croire,
Jusqu'à la croix,
Et l'après promis
Qui rend possible l'aujourd'hui.    

(2002)


samedi 12 octobre 2013

Foi


 
Couleurs ou pas,
Douleur des pas,
Trace invisible de la mémoire,
Quand se glacent, indicibles, les mots,
Et les pensées se perdent dans le sable,
Quand tournent en rond les journées, les années,
Les à quoi bon, les pourquoi, les comment,
Comme des hyènes guettent leur proie,

 
  







Je tends l'oreille au vent,
J'essaie d'entendre la voix
Qui chuchote au cœur des vivants.
Celle qui dit:

 
Crois que l'étoile est là dans la nuit,
Crois qu'Il est venu vivre et mourir
Et revivre pour toi, pour nous, pour eux,
Et pour tous ceux qui crient
Et pour tous ceux qui pleurent,
Et ceux qui se taisent de souffrance ou de peur.
Crois qu'Il est là sur ton chemin,
Crois qu'Il est ta route et ton pain,
Et prends sa main.

Crois-le malgré le vide et les mirages,
Malgré la fatigue et la crainte,
Malgré la soif ou les orages,
Lui, le Vivant!

(2002)


dimanche 6 octobre 2013

Intercession

Les amis disent: prie pour moi,
Prie pour ceci, prie pour cela...
Alors que je ne sais même pas
Prier pour moi, prier à Toi.

C'est vrai que j'ose plus t'écrire que te parler,
Quand je te parle, ça sonne faux à mes oreilles...






Lis sur mes lèvres silencieuses
Tout ce que je ne peux dire
Et reçois dans ton cœur
Tous ces amis,
Ces soucis confiés,


La boîte aux lettres est pleine de courrier,
Moi je ne l'ai lu qu'à moitié,
C'est de Toi qu'ils attendent et réponse et remède.




(2002)

jeudi 3 octobre 2013

Prière du soir

Viens apaiser, Seigneur, les craintes inutiles,
Et que revive en ta présence toute vie.
Oui viens, Seigneur, me dire et me redire que tu es là.


Fais revenir, Seigneur, la joie qui veut partir
Quand tout paraît plus difficile,
Quand je ne sais que faire ou ne pas faire,
Si je dois affronter la suite,
Ou bien m'enfuir...

Combien de fois j'ai pris la fuite...
Combien de fois j'ai cru combattre
Le bon combat...
Seigneur, cette fois encore
Je ne sais pas ce qu'il faut faire,
Laisser courir, intervenir...


Ce que je commence à comprendre,
C'est que tu peux accomplir l'impossible,
Que c'est toi qui nous guides,
Nous relèves, et nous gardes,
Je ne veux plus me poser des questions qui tourmentent,
Et te demande, ô mon Dieu, humblement,
De prendre dans ta main
La journée de demain, et la nuit qui commence...

Viens apaiser, Seigneur, les veilles et les rêves,
Bénir toute rencontre,
Et conduire mes pas, mes mots et mes pensées.
Viens, Seigneur, apaiser ce qui ne veut pas l'être,
Et conduire ma vie, me guider pas à pas,
Car je marche en aveugle,
Seigneur, fais que je vois,
Et garde moi de suivre d'autres que Toi.


lundi 30 septembre 2013

En chemin




Laisse flotter au gré du vent
Tes espoirs et tes craintes,
Alors qu'hier était encore devant
Tu cheminais contrainte,
Mais le passé ne laisse plus d'empreintes...

 



Remonte vers la source, le sentier fut tracé par un autre,
Et ne prends dans ta course comme bagage et boussole
Que le souvenir et la promesse inscrits dès le départ de ton chemin.

 







 
Tu n'es pas seule en route,
Et l'on t'attend là-haut,
Ni la fatigue ni le doute
Ne peuvent être prétexte à repos,
Ni le vertige à l'abandon...


 











Prends la confiance pour bâton
Et marche, même à tâtons, 
N'aie pas peur de manquer de souffle,
Ta vie n'est plus au fond du gouffre,
Elle est devant,
L'après-demain devient lumière.

(2002)


lundi 16 septembre 2013

Sur la rivière

La vie vaine et vide et belle

Te conduit vers la plaine,
La plaintive rebelle
Est avide
De retrouver l’Eden
Et court comme la rivière,
Comme l'eau entre les pierres,
Elle stagne parfois...
Et voudrait revenir en arrière
Quelquefois,
Par vanité, regrets amers...



Les espoirs fous et confus
Sous le ciel flou
Comme les cailloux
Des ricochets,
Les cris, pleurs, gazouillis,
Frémissements et tourbillons
De ci de là s'éparpillent,
recrachés sur la rive;
Là-bas, plus loin?
Coulés au fond?




De la source à l'embouchure
La rêveuse s'écoule comme le sang d'une blessure,
Flotte à vau-l'eau, à l'aventure...
Et pourtant...
Quand vient le vent,
Quand vient la pluie, la neige ou le printemps,
Le Oui de Dieu l'appelle à contre-courant,
Le deuil n'est plus de mise,
Les journées grises
Prennent d'autres couleurs...

(2002)


lundi 9 septembre 2013

Ce que dit le serpent


L'écriture
Siffle et glisse
Et ment
Dans le désert
Où l'arbre craque et brûle,
La voix ondule et fouette le vent,
Et nul ne sait ce que dit le serpent.
Serpent de Freud, serpent de Dieu?
Es-tu démon, es-tu démiurge?
Ou seulement des mots
Qui hurlent et s'insurgent
Et sifflent
Et craquent 
Et brûlent.

(vers 1990)

dimanche 8 septembre 2013

La vie funambule


La piste humaine est bien étroite,
Et un faux pas c'est vite fait.
Rêveurs d'étoiles, bouilleurs de cru,
Tournez toujours sans hésiter.

Si vous sautez dans la mare à canards,
Encrier noir,
Ou l'infini d'un grand lac bleu,
Si vous montez vers le soleil,
Faites-nous de là-haut,
De là-bas,
Un signe de la main,
Un signe de bienvenue
Vers les hauteurs ou la torpeur...

Faut-il monter, faut-il descendre,
Tourner toujours sans contredit,
Faire sauter la machine ou huiler les rouages?
Je tourne la poulie de mon cerveau rouillé
Et jusqu'au dernier tour je garderai l'espoir.

(vers 1965)

mercredi 4 septembre 2013

Vers l'Absolu



Pourquoi j'aime la musique
Et entendre chanter les pianos et les voix?
Parce qu'à tout moment je recherche la joie
Et que la joie c'est quand mon âme est vide...

Quand je ne suis plus rien qu'une attente immobile
Comme un petit vieillard qui se chauffe au soleil
Ou marche à petits pas dans une rue déserte,
Sans raison et sans but, laissant la porte ouverte
Aux rêveries molles et floues d'avant le sommeil...

Dans l'oubli seul je trouverai la joie,
Oubli du monde, oubli de soi,
N'étant plus rien, que pure joie.

(vers 1965)


vendredi 30 août 2013

Entre les mots


 
trouvé ici



Les pointillés de la vie,
L'espace entre les traits,
Les marges où rien ne se dit,
Les pages de la vie écrites en encre sympathique
Attendent le Révélateur,
Attendent l'unique Lecteur...

L’œuvre pour rien, pour personne,
Elle est, c'est tout,
Elle fredonne
Et sa voix part chercher l'écho.
Elle espère autre réponse qu'elle-même renvoyée,
Exploratrice d'infinis peut-être...
Elle espère tout et rien,
Désespère quand ne revient
Que ce qu'elle a crié, chuchoté, hurlé,
Quand elle s'est cognée à la muraille dure.

Va, suis le vent qui te ramène quelquefois à ton point de départ,
Va, suis le chant des sphères,
Suis la piste tracée, effacée,
Devinée...


trouvé ici

lundi 26 août 2013

Prière dans le chagrin

Quand la rive est lointaine,

Quand la rive est prochaine,
Sur l'ici-bas
Laisse ta peine
Et reviens vite où tu iras...

Seigneur de joie,
Que souveraine
Soit sur ma vie ta grandeur et ta paix,
Fleurs qui jamais ne se fanent
Mais que souvent profanent
Nos cœurs inquiets.




Laisse couler rires et pleurs
Laisse chanter forts et joyeux
Les jours, les ans, toute ta vie...
Ne laisse plus ternir l'éclat des cieux,
Danse ta vie comme un nuage et comme un cri.







Je veux Seigneur ce soir encore

T'apporter ma prière:
Sur la rive incertaine
Du soir et du matin,
Quand approche l'aurore,
Quand c'est le soir enfin,
Viens visiter ma peine,
Que souveraine
Soit ta présence sur mon chagrin.    

(2002)


jeudi 22 août 2013

Confiance

A l'aventure, le vent, la pluie,
Je ne sais où m'entraîne
Le jour qui vient, le jour qui suit,
A l'amour, la paix, la peine,

O viens! temps de l'oubli
Où se rit de tout, de rien,
Sans amertume et sans ennui
La bulle d'être, celle qui vient.

N'aie peur de rien,
Espère tout,
envoie ton chant vers tout là-haut
Où se rencontrent les amis

Et n'attends rien mais reçois tout
Dans ce ciel promis,
Dans ce paradis
Que ton enfance a deviné...

C'est la fête sous la pluie
Quand s'envolent les fleurs
Et quand sèchent les pleurs
D'hier et d'aujourd'hui.

Seigneur, merci.




mardi 20 août 2013

Souvenir d'errance

Salut cousin! on t'oublie pas...
                                              à tous mes frères assoiffés

Oh rameurs de misère...
Rue d'épaves incertaines
Et bistrots de boue et de glue
Glauque liqueur plancher mouvant
Silhouette dans la vapeur grise
Héroïque poussière d'étoiles au rire d'agonie,
Hurle ta rage et ton espoir fou
Et tu déchireras un jour cette toile de poison
Et tu navigueras un jour au grand large de tes rêves
Et tu ne seras plus le bateau futile enfermé dans la bouteille pour les touristes en mal d'aventure
Brise la vitre qui te protège des crachats
Ose offrir ton visage au vent de la tempête

Pauvre vivant, heureux vivant
Qu'il vente ou qu'il pleure, heureux vivant!

(1997)

lundi 19 août 2013

L'apprentissage de l'espoir

Tes erreurs t'enseignent Dieu 
Encore et toujours 
Après des tours et des détours, 
Tu vois la vanité de l’inquiétude 
Qui t'enfermait, en toi muré.

Quand je me tourne enfin vers Toi,
C'est là que je me retrouve,
Tu le savais bien sûr,
Tu m'attendais en souriant
Et je peux moi aussi maintenant sourire de tout cela.

Attendre paisiblement le lendemain,
Parce que tu l'habites déjà,
Et que la table est prête
Pour accueillir l'absent.

Tu es quelquefois l'absent pour moi dans l'aujourd'hui,
Mais tu tends les mains
Pour que je ne sois pas l'absent du lendemain, pour toi.

Je te bénis, sans bien savoir encore ce que c'est,
Je te dis des merci tâtonnants,
Et je t'espère depuis toujours,
Toi le Père bienveillant et fidèle.

Je me surprends à parler une langue étrangère
Qui peu à peu devient aussi la mienne,
Quand les paroles transmises rejoignent le cri des enfants tristes,

Tu nous attends, tu nous recueilles,
Nous tous les dispersés de la vie
Qui nous croyons à des distances sidérales et glacées
Les uns des autres et de Toi,

Tu nous recueilles dans ton immensité
Comme dans deux mains jointes qui font un nid.
Le silence des cœurs commence à bégayer des prières
Et le vide à se remplir d'espoir.
Merci.

 (2002)

vendredi 16 août 2013

Petit poème pour rien à Celui qui est tout

Comme ça, comme pousse une fleur,
Comme un sourire au ciel d'été,
Comme un regard qui n'a plus peur,
Comme un éclair d'amitié,

Des mots pour rien
Disent
Aériens
Dans la brise

La joie légère, le rire au coin du cœur,
L'allégresse, et la splendeur
Du ciel, des arbres, de la terre,

 
Même des tourterelles
Qui disent et redisent mille et mille fois
La même ritournelle;

La joie du jour qui commence,
Et le soir,
Quand les légers nuages dansent,
Et déchirent de blancheur
L'espace presque noir,
Rideaux qui s'écartant dévoilent
Comme un début d'éternité.




Tu es parfois très loin, mon Dieu,
Parfois très proche,
Je te dis, comme je peux,
Je t'ai ouvert la porte,
Reste, ô mon Dieu!

(printemps 2002)








lundi 12 août 2013

Réponse


                                                                      III

L'erreur qui écrase les jours,
L'erreur horrible qui hante
Et les soirs et les nuits,
L'erreur sans recours,
L'erreur qui te poursuit,
Qui ne laisse aucune chance
Et qui t'anéantit...

L'erreur est commise, irréparable,
Je n'ai qu'un recours,
Je te l'apporte, Dieu secourable,
Et te remets jour après jour
Tous ceux que j'ai blessés, ignorés, chassés,
Ceux qui m'étaient insupportables,
Ceux que je n'ai pas compris.

Tu me donnes alors la paix
Car tu connais ces mal aimés,
Toi seul peux rejoindre au creux de leur vie
Leur mystère d'espoirs et de cris,
Tu peux devenir le Seigneur de leur vie,
Jésus Seigneur et Christ
A donné sa vie pour eux et pour moi,
Frères et sœurs il nous a faits,
Frères et soeurs d'éternité,
Dans ton Royaume et dans ta paix.

Chante à tue-tête,
Accroche des guirlandes d'alléluias
A toutes les fenêtres et toutes les portes,
A tous les arbres du jardin,
Et suspends-y tous les merci,
Tous les merci que tu peux dire
Au Seigneur de ta vie,
Les merci d'hier et d'aujourd'hui,
Et les merci pas encore là,
Et danse, danse, et vis ta vie comme une danse de joie
Devant ton Dieu vivant qui t'aime et qui t'attend!

(printemps 2002)